Réponse[s] - Pauline Gélédan
 [un écho ici]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pauline Gélédan - Paris - 6 Mars 2012
Sofia song - Valentina Traïanova
 

 

Un monde parfait

 

Je me suis couchée pour me reposer un peu des radiations

 

Valentina Traïanova - Paris - 27 février 2012
C’est essayer, - Anne Kawala
 [un écho ici, et ici, et ici]

 

 

Anne Kawala - Paris - 30 Janvier 2012
Les scènes idéales - Lucie Taïeb
 

 


Nous étions les adorateurs obscurs de la vérité

Quand ton cœur est plein, il déborde

Si ta race est déchue, il n’y en aura pas d’autre

Nous avions le regard brillant des fanatiques

Quand ta bouche est pleine elle déborde

Si tu es le dernier on t’enfermera seul

Nous déguisions notre cruauté

Si ta main est pleine, serre le poing

Ta descendance ne remontera pas le fleuve

Notre dévotion

Si mon poing est en sang ta mâchoire est en feu

Ne regarde jamais derrière toi

Notre cruauté

Quand  ton cœur est plein il explose

C’est par devant que viendra la mort

Nous aurions supplié la nuit et heurté nos genoux nus à la pierre la plus froide pour voir advenir en ce monde corrompu une parcelle de la vérité infinie qui submergeait nos sens

Si ta mémoire est pleine, les souvenirs envahissent ton corps,

virus malfaisant, et détraquent, lentement, sûrement, le

mécanisme intime de ta biologie ainsi

putain

se déploient les anomalies visibles et invisibles, ta cicatrisation

défectueuse la mauvaise circulation de ton sang l’odeur délétère de ta

bouche malgré une hygiène dentaire

putain

Par derrière la clarté d’une aube oubliée

irréprochable

explose

, je flotte

Nous aimerions tant que vous

Le monde autour de moi est flou

Si tu es le dernier ferme la porte avant de sortir

explose

la jouissance n’est pas une maladie

Putain : je

succombiez sans résistance aux pures blessures de la lumière

contagieuse

 

 

Lucie Taïeb - Paris - 16 Janvier 2012
Fut-il proche - Marie de Quatrebarbes
 [un écho ici]

Elles avancent gentiment en se tenant la main. Elles se balancent d’un pied sur l’autre, glissent entre les branches comme des fruits mûrs. Elles devancent la forme et présument du fond, tracent sur le sol des lettres capitales, discutent des règles d’usage et s’arrêtent. Ce sont des anfractuosités libres.  Les enfants se retournent sur leur passage. Elles fonctionnent par paires successives, regardent le monde avec des yeux de béton, leurs cheveux flottent dans l’air comme une déclaration. Je sais ce que pleurer veut dire, et passer ses dimanches à balayer les pas de portes. C’est une fille un peu raide, surgie du cadre, cheveux noirs empesés, visage longs et percé de lumière. Elle serre les poings et son cœur se soulève. Elle dort toujours sous un manteau de feuilles. Sent passer sur son front les souffles mordants. Les carcasses chuchotent et mâchouillent des rires. Fleur-bombe explose sur le sol.

Je l’appellerai Dissidence, Station Imaginaire ou quelque chose de plus net, tranchant comme les coups de pieds dans le ventre des chevaux. Je l’appellerai Licencieuse Evidence. Je soulagerai les douleurs qu’elle transporte. Je sais ce que crier veut dire et s’asseoir au matin dans un champ de violence, défoncer à mains nues les coquilles des escargots. Je parle aux personnes qui explosent comme des boutons de roses, suintent sur le drap blanc des idées dissolues. Je parle aux enfants qui se tortillent sur les bancs des écoles, aux jeunes filles apprivoisées qui ont perdu quelque chose. Je parle pour ceux qui reposent sous l’herbe jaune.

Un point est une personne. C’est ce qu’on dit. Un point est une personne et c'est tout. C’est ce qu’elle dit en place et lieu, c’est cela qui lui fait tourner la tête et danser une transe arrêtée. C’est ce qui me frappe, comme cette danse immobile, ses gestes qui miment les mouvements qu’elle n’aura jamais. De la possibilité de l’urgence toujours remise à plus tard. Ça recommence à marcher. Ça commence toujours on ne sait où. Maintenant dit que tout cela se combine et admet des redondances de termes. Maintenant dit le ou. Que tout cela se complique et crée des interférences. Je travaille le cœur léger et les genoux fléchis à la recomposition du mouvement à partir d’une image. Je sais ce que courir veut dire et habiter les marges du milieu, avancer parallèle sous les crachas du silence et l’encre des seiches. Alors je te dis, petite fille, serre-toi de tes coudes. Arme-toi de patience, préserve ton champ de vision. Prends note de tout. Nous croirons sans doute que nous savons tout par avance. L’essentiel est de travailler le langage et ses berges glissantes. Rire du danger qui s’autonomise.

Je sais ce que stagner veut dire et entretenir des relations de formes avec quiconque et personne. S’il fallait tout recommencer, je dirais qu’en premier lieu un point est personne. Toute entité première est un marcheur en devenir. Toute entité seconde est un disque rayé. Toute matérialité sonore est un peu rayée. Ce sont les règles variables qui valent de toute urgence. Il y a de quoi monter aux rideaux de la petite enfance. Un pont de change est lancé pour que les enfants s’y arriment, les mains dans les poches et les pieds foulant les rebus. Ils ne savent pas comment s’y prendre, s’il faut se fendre ou défendre de quelque chose. Des sueurs déclinantes et petits coups de pioches. L’enfant danse la fin utile si proche. Futile proche ou lointain, la fuite est lancée, procède par coupes franches et coups de dés dans le réel. Futur proche ou lointain, je te signe, t’estampille. Je presse le silence et te dis : pourvu qu’il duraille. La tête à l’envers, fleur enlevée de toute urgence.

Je le dis souvent, souvenirs partagés et sueurs déclinantes. La fille continue de danser dans le son de ferraille. Une forme plus urgente émane de sa forme. Pourvu qu’elle duraille et elle dit : pourvu qu’il m’arrive quelque chose. Un objet aux contours flous, et au contact duquel (le ciel) se retourne. Un parfum d’éther dans les cheveux qui impriment au silence un déluge d’impressions et d’images-sœurs. Un livre ouvert sur les genoux et dans lequel je me présente, presse encore un peu les fleurs au partage, développe un million de thèmes dans une seule fleur. Couleur distante et tendue entre deux rives, et à la moindre rose (au moindre roman), chaque centimètre de la peau se fendille du temps écroué. Vain comme le présage de ma volonté. Journée déclinante, toujours (enfin) plus palpable. Appréhendée, disqualifiée, et de te le dire, de te retrouver en bout de réponse, immobile.
 

Marie de Quatrebarbes - Paris - 9 Janvier 2012
L'état du monde 2010 - Antoine Dufeu
 [un écho ici]

Antoine Dufeu - Paris - 23 Octobre 2010
Maintenant 19 avril 2009 - Poup Perronno
 

 

 

Poup Perronno - Paris - 19 Avril 2009
Maintenant 10 avril 2009 - Poup Perronno
 

 

Poup Perronno - Paris - 10 Avril 2009
Traces - Ma Desheng
 [un écho ici]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma Desheng - Paris - 8 Avril 2009
La bouche a dit que l'amour ce n'est pas aujourd'hui - Valentina Traïanova
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Valentina Traïanova - Paris - 16 Novembre 2010

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