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Résidence décembre 2010 - Geneviève Foccroulle, Guillaume du Boisbaudry, Matthieu Saladin, Patrice Luchet, Sandrine Julien, Catherine Lenoble, eDS collectif, Elsa Decaudin, eLV://osund, Frédéric Laé, Gaël Sesboüé, Gwenaëlle Rébillard, Jean-Marc Savic, Marc Perrin, Mariette Navarro, Patrice Soletti, Patrick Rimond, Pauline Gélédan, Soizic Lebrat, Vincent Tholomé
[bientôt ici mise en ligne des archives de la résidence 2010]
La seconde résidence Ce qui secret s'est déroulé du 10 au 18 décembre 2010, à la Fabrique Dervallières, à Nantes.
Une soirée publique de fin de résidence a eu lieu à la maison de quartier des Dervallières le 18 décembre 2010
Ont particpé à cette résidence : Guillaume du Boisbaudry, Elsa Decaudin, eLV://osund, eDS collectif, Geneviève Foccroulle, Pauline Gélédan, Sandrine Julien, Frédéric Laé, Soizic Lebrat, Catherine Lenoble, Patrice Luchet, Mariette Navarro, Marc Perrin, Gwenaëlle Rébillard, Patrick Rimond, Matthieu Saladin, Jean-Marc Savic, Gaël Sesboüé, Patrice Soletti, Vincent Tholomé.
Sont ici données à entendre, à lire ou à voir, certaines traces de ce qui s'est passé pendant cette semaine.
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Geneviève Foccroulle, Guillaume du Boisbaudry, Matthieu Saladin, Patrice Luchet, Sandrine Julien, Catherine Lenoble, eDS collectif, Elsa Decaudin, eLV://osund, Frédéric Laé, Gaël Sesboüé, Gwenaëlle Rébillard, Jean-Marc Savic, Marc Perrin, Mariette Navarro, Patrice Soletti, Patrick Rimond, Pauline Gélédan, Soizic Lebrat, Vincent Tholomé - Nantes - 18 Décembre 2010
[bientôt ici mise en ligne des archives de la résidence 2009]
La première résidence Ce qui secret s'est déroulé du 14 au 19 décembre 2009, aux Ateliers de Bitche, à Nantes.
Ont particpé à cette résidence : Olivier Boréel, Guenaël Boutouillet, Frédéric Laé, Isabelle Lesquer, Marc Perrin, Matthieu Prual, Valentina Traïanova.
Sont ici données à entendre, à lire ou à voir, certaines traces de ce qui s'est passé pendant cette semaine.
Le rituel, maintenant. Abattre l’animal. Trancher la trachée. Trancher les artères. Le rituel se fonde sur la figure du cercle. Tourner l’animal. Se retourner voir tourner l’animal. Le rituel se fonde sur un objet que l’on ne questionne plus. C’est une affirmation de la non-pensée comme moyen d’affirmation de la différence. Il y a dans le rituel la figure de la roue, du rond qui nous contient, de la sphère qui contient notre pensée qui ne peut se libérer. Qui ne s’inscrit plus dans un temps non limité. C’est une pensée qui tourne dans un espace circulaire psychotique et clos sur lui-même. L’animal est conscient. Il nous regarde et attend. Libérons son sang. La tromperie et le mensonge nous éloignent si finement de l’animal. Nous inventons notre mort dans la croyance de l’attente. Celle qui nous sépare du moment où nous nous tiendrons assis et souriants à côté de notre Dieu. Nous feignons l’innocence, persistant inlassablement à nous distinguer d ans l’assombrissement de notre trace.
Maintenant... Je m'habitue, tu t'habitues, il s'habitue, nous nous habituons, vous vous habituez, ils s'habituent...
Introduction
Glossaire
"188. Quand l’art devenu indépendant représente son monde avec des couleurs éclatantes, un moment de la vie a vieilli, et il ne se laisse pas rajeunir avec des couleurs éclatantes. Il se laisse seulement évoquer dans le souvenir. La grandeur de l’art ne commence à paraître qu’à la retombée de la vie." Guy Debord. La Société du Spectacle. 1967.
1. Cafard, que donnent les films de G.D. Un cycle les programmait à l’affiche du cinématographe. Images noires et blanches, culture savante précédée de son odeur polie, années cinquante ce qu’il y a de plus jeune-homme, grenier, mains crispées sur des coupures d’archives, gestes avant-garde, ah ! notre seule jeunesse trente ans avant qu’on naisse, nous jamais plus jeunes. Pas comme ça donc plus du tout. Elles, mortes, les jolies alcooliques des diaporamas. La pellicule était grise, d’ailleurs belle ainsi. Morte et grise aussi la voix du maître et aussi sa lucidité. Sa lucidité. Sa lucidité, hébétés de nous.
2. Elle était belle notre jeunesse à mélanger pastis avec du rhum, à vomir et recommencer tous les soirs. Il fallait que le gris, la mort et la jeunesse vieillissent pour que nous quittions le cinéma. Les images passées nous regardaient mal. Elles ne savaient que proclamer leur mépris des lendemains. Elles ne savaient qu’exposer leur âge faste à des spectateurs toujours moins jeunes qu’elles. Elles sauraient briller mille ans. Qu’un moment de la vie ait vieillit, c’est mieux pour chacun. Couleurs éclatantes donc, puisque que nous sommes aussi vieux tous les deux. Couleurs jolies. La vie est douce aujourd’hui.
3. La vie est douce aujourd’hui. Sur la plage, la lumière, les tons. Aquarelle sac à gouaches. Pâtes terre d’ombre, bleu de Prusse, bleu de cobalt, bleu caeruleum, vert japon foncé, vert japon clair, violet persan moyen, orange persan clair, jaune persan moyen, jaune persan citron, rose tyrien, blanc de Chine. Ham ! toutes belles teintes, — un peu trop. Prendre fluo Stabilo Boss, stylos bille Pilot, Bic, tel matos de bureau. Normal, normal, prendre papier machine standard. Couleurs, les appliquer n’importe comment. Plus : faire un fond qui crache à l’ordi. Aujourd’hui, c’est couleurs, c’est n’importe quoi. Éclatantes.
4. Sortir. Maintenant il pleut. Nous avons un sac de bonbons et un livre pour enfant. Plus loin, une image salement retouchée pour une publicité. Logique colorée ? Progression entre le livre destiné à l’enfant et l’image publicitaire destinée aux plus grands ? Doute, — que la publicité n’attrape que les immobiles ou les lents, — que ses couleurs sont l’indice d’un déplacement rapide (la couleur est aussi fonction de la vitesse) et qu’elles nous rejoignent si jamais nous sommes sages. Mais nous avons vieilli. Et nous ne nous laisserons pas rajeunir par des couleurs éclatantes, ni par les films d’avant-garde, ni par l’esprit lucide du vieux maître, qui n’a d’effet que de nous ralentir — soit : pour nous faire jeunes contre nous-mêmes, soit : pour ternir nos couleurs aujourd’hui. Nous sommes Ferrari rouges, vers le sud.
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