|
|
Avec dilution
Avec de la dilution de brouillard
Je revois des endroits tâtonnants
Les marches à la queue leu leu, enfant, dans la montagne, quand on y voit goutte,
Et qu'il faut s'arrêter sur un rocher humide en attendant que ça s'estompe
Les ruelles suintantes ou seul le bruit des pas indique les présences à éviter
Gens pressés qui rejoignent la gare Santa Lucia l'hiver
Et Venise de n'en devenir que plus flottante
Ailleurs les ondes faites par la pagaie recourbée et La Loire qui glisse sous la coque
Rives disparues
Mais pour compagnie le bruit aigu de la bruine dans l'eau ouatée et les cheveux décorés comme une toile d'araignée
Beaucoup plus près la brume du port quand le cargo ne sait plus son cap
Et erre déboussolé
Pour éviter les écueils et aller dans le rien
Ou bien encore ce lapin dans la lumière des phares
Comme dans la chanson dont je ne sais plus le nom
Et pour ce qui est de la fumée
Je me souviens surtout
De ce goût âcre croisé dans une fête foraine, des cris et de la panique qui allaient avec
Et plus doucement de l'odeur du feu de camp quand le vent tourne
Ou bien encore de ces maisons où il faut parfois laisser les fenêtres ouvertes pour que la cheminée tire, et de ce filet d'air froid qui vient raviver les braises et les contours…
|
|
