[un écho ici, et ici, et ici]



À propos de la piste sonore ‘‘Le Vent’’.


Enregistrement indirect du vent qui souffle contre la fenêtre.
Tempête survenue à Toulouse, un matin, le 24 janvier 2009.
Quelques paroles chuchotées.
Presque pas paroles.
Plutôt respiration d'un animal qui ne sait pas comment vivre.
Comment conquérir la possibilité d'une journée.
Presque pas mots.
Presque pas poème.

C'est parfait ainsi.
Dans cette situation artificielle d'enregistrement, c'est parfait.

Vivre serait comme osciller toujours
entre la tentative un peu vaine de tracer quelque chose dans l'air
et l'inconscience de ce qui va se produire.

Il n'y a rien eu que cet instant qui passe.
Ce seul instant continu.
La pointe aiguë de cet instant.
Il n'y a rien eu dans toute l'histoire que ce souffle du Maintenant.
Depuis la première fenêtre jusqu'aux éclats de verre.

Maintenant, cohérence-paysage par l'insignifiant.

Maintenant qui va prendre son petit déjeuner,
se doucher,
aller chercher ses nouvelles lunettes,
partir à la répétition à 15h,
passer un coup de fil à Céline pour savoir ce qu'elle fait ce week-end.
Maintenant qui se trouve partout,
dans des tas d'endroits que je ne connais pas.
Maintenant qui trace ailleurs ce même mot que j'écris
mais dans une intention toute différente.

Maintenant qui affirme.

Je suis oui dans le désaccordé de ma musique.
Je suis oui à danser à l'envers sur mes ficelles rompues.
Je suis oui dans le contact qui me fait solide.

Je suis.

8h27, ce vendredi, temps mitigé.

Je suis la petite fille qui chante dans Portishead et dans Einsturzende Neubauten.

Sébastien Lespinasse - Toulouse - 16 Avril 2009
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