Passant par là - Olivier Bardoul
 

Prends à gauche, tourne à droite. Et là, tu passes sous un pont.
Toujours tout droit puis un deuxième. Tu restes dans cet axe puis tu te gares sur le bas-côté, à l’orée du bois. Tu entres par le sentier, tu marches sur le chemin un long moment, tu bifurques.
Tu sautes par-dessus la barrière, traverse la route et une autre barrière à franchir. Là, tu t’engouffres dans la forêt, au fond.
Enlève tes affaires, nu, contemple un moment. Ramasses du bois, les branches mortes, et réunis-les.
Tu te construis une cabane, perchée entre deux arbres aux branchages suffisamment souples mais pas cassantes. Prends comme point d’appui, une branche en forme de fourche venant réceptionner les fondations; supportant ton poids et celui de tes cloisons ; supportant le volume de ton habitacle, le toit sur tes fondations, et résistant aux prises du vent. Tu t’installeras là, en attendant.

Je regarderai l’horizon en contre-bas d’une colline.
Vers cette ligne sensiblement courbe, j’y jetterai mes propres affaires.
Là, il ne se passera rien, rien qu’un long moment. Je ramasserai à nouveau mes vêtements et les jetterai encore, me rapprochant petit à petit de la ligne d’horizon, au plus près.
J’aimerai les voir s’y engouffrer dans cette ligne. Et encore, je m’élancerai.
Á l’instant, je contemple comme toi, nu.

Récolte les pierres une à une, place- les en rond, sous ta belle cabane.
Autour de cette circonférence, prépare-toi à m’accueillir, je t’y retrouverai.
On se rejoindra avant que le soleil ne réchauffe la terre.
D’ailleurs, n’est-ce pas déjà commencé ?

Olivier Bardoul - Nantes - 1 Octobre 2010
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